
Les écarts entre les femmes et les hommes au moment de la retraite restent importants, malgré les avancées législatives récentes. Aujourd’hui encore, la pension moyenne des femmes demeure inférieure d’environ 30 % à celle des hommes. Cet écart persistant découle de plusieurs facteurs : carrières plus courtes, temps partiel plus fréquent, interruptions liées à la maternité et surtout salaires plus faibles tout au long de la vie professionnelle.
Selon les dernières données de l’Insee, l’écart salarial atteint 24 % en moyenne et se creuse chez les cadres. Plus on monte dans la hiérarchie, moins les femmes sont nombreuses, malgré une progression réelle depuis plusieurs années. Les responsabilités familiales, encore majoritairement assumées par les femmes, continuent de peser sur leurs carrières.
Des inégalités qui se prolongent au moment de la retraite
Ces différences d’évolution professionnelle produisent des effets directs et durables :
- des pensions plus faibles,
- des droits à la retraite moins élevés,
- et souvent moins d’épargne personnelle disponible en complément.
Les parcours professionnels fractionnés, les temps partiels subis et les écarts salariaux réduisent mécaniquement les montants cotisés. Résultat : une majorité de femmes arrivent à la retraite avec des revenus plus modestes.
Ce que la dernière réforme a changé pour les femmes
La réforme récente des retraites a tenté d’introduire plusieurs mesures pour corriger, au moins en partie, les disparités entre les sexes, même si celles-ci ne disparaissent pas totalement.
Une meilleure prise en compte de la maternité
Les congés maternité sont désormais mieux valorisés dans le calcul des droits :
- Depuis la réforme, un trimestre supplémentaire est validé pour chaque période de 90 jours d’indemnités journalières, alors qu’avant 2014 seul un trimestre était pris en compte, quelle qu’en soit la durée.
Cela améliore les carrières des femmes ayant eu plusieurs enfants.
Validation des trimestres facilitée
Il suffit désormais de 150 heures de Smic pour valider un trimestre, contre 200 heures auparavant.
Un changement essentiel pour les personnes travaillant à temps partiel, dont près de 80 % sont des femmes.
Aspa : un soutien plus souvent attribué aux femmes
L’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), qui remplace le minimum vieillesse, continue d’aider principalement les femmes, car elles sont surreprésentées parmi les retraités percevant les pensions les plus faibles.
Pension de réversion : un dispositif crucial pour les femmes
Les femmes restent les principales bénéficiaires des pensions de réversion.
Elles peuvent percevoir une partie de la retraite de leur conjoint décédé, sous conditions d’âge et de ressources pour les complémentaires.
C’est un complément souvent indispensable pour maintenir leur niveau de vie.
Une avancée, mais des écarts qui demeurent
Malgré les ajustements de la réforme, la retraite des femmes reste nettement inférieure à celle des hommes.
Leur niveau de vie, déjà fragilisé par des carrières moins rémunératrices, continue de baisser, comme celui de l’ensemble des retraités.
La question n’est donc pas seulement technique ou législative : elle renvoie à des inégalités structurelles dans le monde du travail.
Pour qu’un jour les femmes puissent vivre une retraite vraiment décente, sans dépendre de leur conjoint ou d’aides complémentaires, notre société doit poursuivre ses efforts vers une véritable égalité professionnelle.


