Retraite : les propositions des candidats à la présidentielle de 2017

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mis à jour le 9 mars 2017
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Retraite : les propositions des candidats à la présidentielle de 2017Tous les principaux candidats à la présidentielle comptent réformer le système des retraites. L’âge du départ à la retraite varie beaucoup d’un candidat à l’autre (de 60 à 65 ans), ils sont néanmoins tous d’accord pour réformer les retraites des régimes spéciaux.

Voici leurs propositions pour reformer les retraites

Emmanuel Macron ne veut pas toucher à l’âge légal de la retraite, il propose un système universel avec des règles communes de calcul des pensions qui sera progressivement mis en place. Le fait de changer d’activité ou de secteur sera sans effet sur les droits à la retraite. Avec un principe d’égalité: pour chaque euro cotisé, le même droit à pension pour tous.

François Fillon propose de reculer l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans, mais aussi d’aligner les règles de calcul des retraites publiques sur celles des retraites privées par souci d’équité entre les assurés. Il voudrait aussi introduire une part de retraite par capitalisation (le système de retraite français est celui de la retraite par répartition) qui devient insuffisant et le sera de moins en moins compte tenu du vieillissement de la population. Suppression du compte de pénibilité mais augmenter les petites retraites de 300 € par an.

Marine Lepen quant à elle veut ramener l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations pour toucher une retraite à taux plein,  revaloriser le minimum vieillesse. Son projet serait financé en faisant des économies…

Benoit Hamon ne souhaite pas repousser l’âge de départ à la retraite (pour l’instant) et promet aussi une revalorisation des petites et moyennes pensions de retraite. Il voudrait une revalorisation des pensions selon les prévisions d’inflation plutôt que sur l’évolution des prix constatée sur les 12 derniers mois. Il prévoit également de renforcer le dispositif de compte pénibilité pour que les métiers les plus difficiles puissent partir plus tôt.

Diminution de la natalité et ses conséquences sur les retraites

Diminution de la natalité et ses conséquences sur les retraites (Source Insee)Depuis 2010 l’indice de fécondité en France ne cesse de diminuer, il est passé de 2 enfants par femmes à 1.89 cette année, cet indice qui est aussi un indicateur du bien-être des familles est significatif d’une morosité ambiante qui ne pousse pas les couples à faire de nombreux enfants. Le coût de la vie de plus en plus élevé incite à la prudence, mieux vaut élever moins d’enfants, mais dans de meilleures conditions malgré une politique familiale favorable.

Les femmes veulent aussi privilégier leur carrière et aujourd’hui le premier enfant arrive de plus en plus tard (30 ans environ).

D’un autre côté les gens vivent plus longtemps grâce à l’amélioration des soins de santé mondiaux et de la lutte contre les maladies infectieuses, mais aussi grâce à la baisse des exigences en travail physique.

Le renouvellement des générations n’est plus assuré et il y a moins de futurs actifs capables de prendre en charge la population vieillissante. La réduction du nombre de cotisants est accentuée par les périodes de chômage et d’inactivité, qui diminue les ressources du système.

Il y avait en 1960 : 4 actifs pour 1 retraité, en 2016, on compte désormais 1,7 actif pour 1 retraité.

Les Français sont inquiets de voir l’âge de la retraite reculer une fois de plus, ils ne seraient pas contre installer un système de retraite par capitalisation complémentaire. D’ailleurs deux dispositifs d’épargne salariale facultatifs ont été mis en place en 2003 : un contrat individuel, le PERP (Plan d’épargne retraite populaire) et le PERCO (plan d’épargne pour la retraite collectif). Malgré le succès de ses plans, ils restent facultatifs et ne profitent pas à tout le monde, notamment à ceux qui ont des petites retraites.

Les dernières réformes des retraites opérées depuis près de 25 ans en 1993 (Edouard Balladur), 1995 (Alain Juppé), 2003 (François Fillon), 2010 (Eric Worth) et 2012 (François Hollande) n’ont pas suffi à équilibrer et pérenniser notre système de retraite.

Les différents gouvernements, de droite comme de gauche n’ont eu de cesse de trouver l’équilibre minimal pour colmater des brèches tout en préservant leur électorat.

Espérons que le prochain gouvernement saura prendre les bonnes décisions.

Sachant qu’il faudra aussi lutter contre le chômage des seniors qui ont du mal à trouver un emploi après 45 ans, mais aussi d’une grande partie des travailleurs remplacés par l’informatique et la robotisation. Certains prédisent qu’il sera bientôt impossible de fournir un emploi pour toute la population.

On ne peut plus prendre en compte le développement de la population comme signe de croissance économique comme ce fut le cas au XIX siècle !